Haïkus au fil des saisons – suite
Je poursuis ma série de haïkus au fil des saison…
automne distancié ~
sur l’étang les bernaches
se rassemblent
(bruyantes, mais belles! Il y en avait, cette année, sur les étangs du jardin botanique)
à vélo vers le sud
sur les traces des bernaches
le fleuve m’arrête
(mais contrairement à elles, le Sud ne m’attire pas pour passer l’hiver : j’aime la neige, toute cette blancheur duveteuse qui viendra bientôt apaiser la ville)
Action de Grâces ~
le bruit caractéristique
des abris tempo
(avez-vous remarqué que, chaque année, les abris tempo fleurissent comme des champignons en cette longue fin de semaine? Ma rue s’emplit de bruits métalliques et de structures encore « vides » – sans la toile. NB : les abris tempo sont des abris temporaires composés d’une armature métallique démontable recouverte d’une toile pour protéger sa voiture de la neige)
lumière du matin
sous une pluie de feuilles
le vent tourne
(j’adore ces matins d’automne lumineux, cette beauté qui explose de lumière avant sa mort imminente et la chape hivernale. La pluie des feuilles, si éphémère, est si belle et poétique!)
matin d’octobre
premières morsures du vent
sur mes joues rougies
(j’aime aussi sentir la fraîcheur sur mes joues. En cette saison encore jeune, l’air est mordant mais sans méchanceté, on respire mieux et le soleil nous chauffe doucement de ses rayons… un régal!)
soleil d’automne
sur les fleurs les dernières abeilles
bientôt Samain
(c’est mon côté sorcière qui ressort! https://fr.wikipedia.org/wiki/Samain_(mythologie))
visage grêlé
dans la flaque le reflet
d’un quartier de lune
(est-ce mon visage dans la flaque? les impuretés de la ville qui le marquent? les gouttes de pluie? les cratères de la lune qui s’y reflètent? ou une vision prémonitoire des effets du temps et de la vieillesse? Je m’arrête un instant pour tenter de discerner le vrai du faux, ce qui est de ce monde et ce qui ne l’est pas…)
tai ji au parc
la vieille dame et son chien
bougent avec lenteur
(une lenteur bienvenue en ces temps de frénésie constante, quelque peu freinée par la pandémie. Une lenteur de saison, quand tout ralentit, précurseur de l’hiver… ou de la fin de la vie?)
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