Mes haïkus hebdomadaires
Les haïkus de la semaine – comme d’habitude, tous les textes sont Tous droits réservés © Julie Turconi (reproduction ou utilisation interdite sans l’autorisation de l’autrice, merci!)
la pluie transforme
les caniveaux en torrents ~
le café passe
Ah, les orages d’automne, quand le ciel pleure jusqu’à imbiber la terre, quand l’eau dévale le caniveau devant la maison… Bien au sec et au chaud, je regarde passer toute cette eau, le bruit de la pluie se mêlant à celui du café qui passe, lui aussi. La maison sent bon.
la nuit en plein jour ~
éclairs lumineux des feuilles
sous la pluie battante
Le ciel gris est si bas qu’il semble masquer le jour. Il me faut allumer les lumières pour travailler, et je ne sais plus trop quelle heure il est. Décalage. Pendant ce temps-là, les feuilles brillent et jettent leurs derniers feux de couleur sous la pluie qui les magnifie. J’ai bien hâte de sortir…
arbres dénudés ~
le vent entre caresses
et morsures
La pluie et le vent ont arraché bien des feuilles, les trottoirs en sont jonchés. Les silhouettes des arbres se dressent contre les cieux, vidées de leurs atours. Et le vent souffle, parfois doux et caressant, parfois rude et froid. L’automne est bipolaire.
reflets dorés ~
entre les feuilles une carpe
nage mollement
Je rentre tranquillement, admirant les flaques tachetées de rouge et de jaune. Et j’imagine les carpes Koi du jardin botanique (fermé en ce temps de presque-mais-pas-tout-à-fait-re-confinement) nager dans des eaux tranquilles, ajoutant leurs propres couleurs à la symphonie existante. Le monde comme un rêve.
ronflements du chat
en boule sur mon fauteuil ~
première gelée
Le froid succède à la pluie. Le matou commence à trouver les températures extérieures bien fraîches pour ses vieux os. Il passe donc de plus en plus de temps dedans, sur MON fauteuil de travail (évidemment!). Et il ronfle. Ou plutôt, il fait un bruit qui ressemble à la respiration sifflante de quelqu’un qui aurait des végétations…
Dehors, le silence.
Il est temps pour moi d’aller dormir.