Le conte et l’essence du conte – réflexion personnelle

Puisque je l’ai publié sur Facebook, je le partage aussi ici. Et tout cela ne m’empêche pas de créer moi-même, parfois, des « objets scéniques non identifiés » (!) comme le spectacle de contes zen et arts martiaux que je présente avec FX Liagre… 😉

Petite réflexion du jour.
N. B. : Je ne veux pas lancer un débat sur ce qu’est ou n’est pas le conte, je livre juste une réflexion très personnelle, sans prétention aucune, sur les mots qu’on met sur les choses… parce que les mots comptent autant qu’ils content! 😉

Le conte et l’essence du conte.
Je vois de plus en plus (d’annonces) de spectacles de « conte » qui, pour moi, n’en sont plus vraiment. Et cela, sans jugement de valeur aucun. Je m’explique :
En arts visuels, si tu crées une œuvre en utilisant plusieurs médiums, tu utiliseras le terme « techniques mixtes » pour la définir. Elle peut être à base majoritaire d’acrylique, si tu y ajoutes du fusain, du plâtre ou tout autre médium, elle passe dans le champ des « mixtes ».
Ce devrait être pareil pour les créations scéniques : si tu crées un spectacle à base de conte, mais que tu l’enrichis de musique « live », d’un décor, d’accessoires, de danse, etc., tu sors du conte pour entrer dans le domaine des « objets scéniques mixtes ».
Par essence, le conte, c’est une histoire, un ensemble de mots que le conteur, véhicule de ces mots, transmet au public en toute simplicité. L’histoire est sur le devant de la « scène » (quand il y a une scène). Le conte est un art « léger ». Quand, pour le meilleur ou pour le pire, on y ajoute d’autres arts, il devient autre chose, tout en restant malgré tout lui-même.
(Oui, je sais, c’est compliqué et ça devient pas mal philosophique, mon affaire)
Bref. Pour différencier les pratiques, peut-être serait-il judicieux de créer des termes simples, comme dans les arts visuels. Tu peux mettre tout ce que tu veux dans le « techniques mixtes », la liberté est totale. Mais le public sait que ce n’est plus l’essence d’une technique, mais un ensemble de techniques. Conte-théâtre, conte-opéra, conte dansé… des « objets scéniques mixtes », riches et diversifiés.
On aime ou on n’aime pas, là n’est pas la question.

Mais si je devais répondre aux curieux qui me demandent mon avis, je dirais que, personnellement, je préfère les spectacles épurés, ceux où on retourne à l’essence même d’un art : un musicien seul sur scène avec sa guitare, un conteur seul avec ses mots… C’est là qu’on voit si le matériel de base était assez solide pour se suffire à lui-même. Là qu’on plonge dans l’intimité de l’univers de l’artiste. Là qu’on sent vibrer sa propre humanité, sa propre universalité. En allant au plus dépouillé, au plus simple. À l’essentiel.
Dans le zen.

Julie Turconi
27 août 2018
www.unicjuly.com/parcours



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