Poésie d’un jour d’été

Mes haïkus (presque) hebdomadaires. Euh, non, mensuels, depuis quelques temps! Bref, comme d’habitude, tous les textes sont Tous droits réservés © Julie Turconi (utilisation ou reproduction interdite sans l’autorisation de l’autrice). Merci!

Le renouveau printanier se fait sentir jusque dans mon quotidien. Les activités se multiplient et je m’y perds parfois. Je sens cette effervescence se manifester partout autour de moi; l’engouement des Québécois pour le printemps est palpable. La sève monte, les fleurs de lilas, de pommetiers, de tilleuls et autres espèces indéterminées parfument mes trajets en vélo. D’autres odeurs, aussi.

premières chaleurs
des odeurs de barbecue
dans la ruelle

matin venteux
les grands peupliers neigent
sur les étangs

pommetiers en fleurs
dans l’air des effluves
de parfum oriental

bourrasque soudaine
une pluie de pétales
dessine mon chemin

Je me promène, le nez au vent, les yeux aux aguets. La vie est partout, à condition de ralentir et de regarder. Sans déranger.

maladresse
du jeune épervier en chasse
bientôt la pluie

rafales d’orage
une mouche se cogne
contre la vitre

jour de pluie
des hordes de moustiques
dans le parc déserté

Et la chaleur arrive, elle aussi. Première canicule, déjà… Tout ralentit alors, de force plutôt que de gré. La vie se pose et se dépose, à l’ombre, au frais, sans bouger. Chacun préserve son souffle, ses forces, son eau, en attendant des jours meilleurs.

canicule
je m’enivre de l’odeur
des tilleuls en fleurs

le chat en boule
à l’ombre du mûrier
je m’étire

La nuit devient mon refuge, écrin de douceur qui m’enveloppe d’un peu de fraîcheur bienvenue. L’été s’annonce et je rêve de bord de fleuve, d’estuaire, de rochers et de liberté. Fenêtres ouvertes, je laisse mon esprit dériver vers d’autres rivages… celui de mes vacances, peut-être.

nuit noire
des éclats de lumière
dansent dans le jardin

En attendant, lenteur et conscience sont au programme. Poésie, aussi. Du geste comme des mots.

cours de tai ji
je balaye les nuages
sous un ciel bleu

Tout là-haut, à peine visibles, traits argentés et élégants, des mouettes tracent le chemin de mes rêves.

                 



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